Certains contribuables se sentent submergés par le fardeau de l’impôt sur le revenu se résignent à louer, généralement une cave ou un stationnement, sans déclarer les revenus perçus en espèces. Si les relations entre le propriétaire et le locataire deviennent plus tendres, le propriétaire pourrait être signalé aux autorités fiscales et faire face à de réelles représailles.
En effet, la loi de finances de 2017 a mis en place un régime expérimental d’indemnisation des particuliers qui fourniront à l’administration fiscale des informations permettant de découvrir des infractions fiscales. Un décret et un décret précisent les conditions.
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Initialement appelés « dénonciateurs fiscaux », ils sont maintenant appelés « conseillers » et l’indemnité qu’ils peuvent réclamer est qualifiée de « compensation ». Cela rappelle l’ « ajustement fiscal » qui est maintenant appelé « rectification fiscale ». Tout comme il est maintenant interdit de caractériser un contribuable comme « mauvaise foi », en remplaçant le terme « contribuable qui n’est pas de bonne foi ». Tout le monde appréciera ces changements de vocabulaire : la forme s’adoucit mais son contenu reste tout aussi brutal.
Est-il vraiment nécessaire d’indemniser les « informateurs » ? La divulgation d’infractions fiscales devrait-elle être un devoir du citoyen ? Il convient de rappeler à cet égard que les banques, les assureurs, les notaires, les avocats, les agents immobiliers, etc., sont déjà tenus par des obligations strictes dans la lutte contre le blanchiment d’argent.
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Cependant, lorsqu’un bâtiment de très haut standing à Paris est vendu par l’Etat français à un pays du Moyen-Orient, personne ne semble s’inquiéter de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
En tout état de cause, l’octroi de cette « compensation » et de tout montant de celle-ci est laissé à la discrétion des autorités fiscales. Les faits reprochés doivent être des intérêts fiscaux précis et doivent être corroborés au cours d’une enquête. La décision d’attribution relève de la direction générale des finances publiques et sera déterminée sur une base forfaitaire par « référence aux montants estimés de l’impôt éludé ».
Le conseiller ne doit pas avoir participé aux actes allégués ou y avoir joué un rôle. Toutefois, seul le paiement de la rémunération sera susceptible d’être remis en cause. L’utilisation des informations fournies sera bien sûr possible !
L’ identification du déclarant, le montant et le mode de paiement de l’indemnité demeureront confidentiels.
La lutte contre l’évasion fiscale mérite-t-elle une telle mesure ? En accordant une « indemnité » et en garantissant l’anonymat, le « conseiller » ne devient-il pas notifiant ? Ne devrions-nous pas craindre que le conseiller agira uniquement dans le but de nuire à une tierce partie plutôt que dans le but de but de l’action civique ?
La seule « garantie » offerte au contribuable reproché est que les autorités fiscales ne seront pas en mesure d’exploiter des informations qui n’ont pas été obtenues régulièrement… Puisque l’anonymat des sources est nécessaire, il y a lieu de s’inquiéter de l’efficacité de cette garantie.
Cette disposition sera évaluée sous la forme d’un rapport et devra être soumise au Parlement. En cette période de scandales politico-financiers, la mesure sera-t-elle « Pschitt » ?
L. fin. 2017, no 2016-1917, 29 déc. 2016, JO 30 déc., art. 109
D. no 2017-601, 21 avr. 2017, JO 23 avr. et 21 avr. 2017, NOR : ECFE1710398A, JO 23avr.